Les musiciens du trio « Le bon maître nous le pardonne »

Denis Ruelland

Chanteur et guitariste du trio, il interprète Brassens depuis près de 6 ans. Dès 2011, il se produit en duo à l’occasion de plusieurs représentations dans la région montpelliéraine. Se prenant au jeu, il a déchiffré et transcrit l’intégralité du répertoire Brassens à partir des interprétations magistrales de Maxime Le Forestier. Il a ainsi rassemblé un répertoire de près de 180 chansons, dont certaines sont peu connues et tout aussi magnifiques. En 2017, il décide d’enrichir ses interprétations en s’accompagnant d’un guitariste choriste et d’un contrebassiste au sein du trio « le Bon Maître nous le pardonne ». Cette nouvelle formation permet de revisiter le répertoire avec des sonorités jazz, swing, country, blues…

Denis Ruelland

René Jacquot dit « Jaco » 

Guitariste éclectique, ses influences vont du blues psychédélique au lyrisme manouche, de Jimi Hendrix à Jeff Beck, en passant par Charlie Christian ou encore Django Reinhardt. Elles convergent également d’horizons variés tels que le rock, le jazz, le funk, l’électro, le latino ou la world music pour la composition. Cette connaissance d’univers musicaux aussi différents lui permet de communiquer un large registre émotionnel. Son jeu varié et évolutif explore ainsi à la fois la pompe manouche, le picking, les arpèges, les phrasés espiègles ou les solos endiablés tout en prenant soin de respecter le texte et la mélodie. Il apporte au trio des couleurs que Brassens aurait peut-être aimées. Sinon, que le Bon Maître nous le pardonne !

Olivier Ollin 

Passionné de musique depuis son adolescence, il commence par étudier la guitare. Il décide rapidement de pratiquer la basse en écoutant Jaco Pastorius et Stanley Clarke. Il participe alors aux ateliers Jazz de Perpignan, prend des cours au CNCM de Nancy, au conservatoire de Cannes ainsi qu’au JAM de Montpellier. Bassiste et contrebassiste aux influences multiples, il affectionne des styles variés, des musiques traditionnelles aux musiques populaires du monde. De nombreuses expériences de groupes ponctuent son parcours musical, et bien-sûr « Le Bon Maître nous le pardonne » en hommage à Brassens.

Jean Sangally

Cette Interview de Blues magazine par Lucky Sylvie Lesemne, présente au mieux Jean Sangally

La preuve est là, face à moi. Indiscutablement, le Cameroun est l’un de ces creusets magiques d’où sortent des bluesmen qui savent allier talent et émotion. Après Roland Tchakounté et son Blues coloré chanté en bamiléké, ma route a croisé celle de Jean Sangally, joueur de guitare et chanteur de Blues dont la chaleur de la voix fait remonter à la surface les teintes chaudes de l’Afrique noire mais aussi et surtout un homme attachant au sourire large comme ça, un ami au cœur gros comme ça, un de ces personnages que l’on croise seulement une ou deux fois dans sa vie et que l’on aimerait avoir comme frère…

Donner du plaisir à ceux qui viennent l’écouter : tout chez Jean Sangally tourne autour de ce principe, car la musique a toujours fait partie de son quotidien. Un quotidien fait de sourires, de rires, de tout ce qui vous fait dire que vraiment, elle est belle cette vie ! Né au Cameroun, Jean est plongé très tôt dans un bain musical familial :

JS : Quand j’étais gamin et comme beaucoup d’enfants africains, j’accompagnais ma grand-mère, qui chantait des ritournelles dont le rythme, et cela je l’ai découvert un peu plus tard, ressemblait étrangement au Blues que je joue maintenant. C’est aussi vers trois ou quatre ans que j’ai entendu un vieux chanteur guitariste, Nzie Cromwel, et c’est à cause de lui que j’ai décidé de devenir un jour guitariste, moi aussi. Et puis j’avais un oncle qui était un très grand artiste au Cameroun, dans les années 20 et jusqu’à la fin des années 60. Il jouait de la musique africaine dans le même style que Big Bill Broonzy. En 68 et en 69, c’est même moi qui allais poser les affiches pour ses concerts ! (rires). Tu sais, il avait la manie de se mettre souvent un crayon derrière l’oreille et tout le monde lui trouvait une élégance folle…(rires). Je l’ai même vu une fois danser des pas de danse que je n’avais jamais vus et je me suis dit que c’est comme cela que devaient danser nos grands-parents. Ce sont des souvenirs lointains, mais très forts. C’est lui, et trois autres personnes proches de ma famille, qui m’ont initié à la guitare. D’ailleurs je possède encore des enregistrements sur cassettes de l’un d’eux, et que j’écoute souvent, car rien ne peut nous couper de ces années-là, de ces racines qui sont toujours en nous. Et puis il y avait aussi Beau Jeannot, un garçon qui avait 6 ou 7 ans de plus que moi et avec qui j’ai joué. C’était un guitariste exceptionnel et qui faisait des chansons qui étaient des tubes, parce qu’elles racontaient l’indépendance, l’histoire de mon pays, du Cameroun. Ce sont toutes ces personnes-là qui m’ont influencé,…mais, vois-tu, la musique c’est quelque chose qui est dans notre tête, dans notre cœur, dans notre âme. Et si je suis allé vers la musique, et le Blues, c’est peut-être aussi parce que j’y étais prédestiné.

BM : Peut-être aussi parce que le Blues est une musique avec une forte essence africaine ?
JS :
Oui, bien sûr… ! Tu sais, lorsque je suis arrivé en Europe et que j’ai écouté B.B. King, je savais que c’était la musique que j’allais jouer, parce que cette musique-là, celle que jouait B.B. King, elle avait les mêmes résonances que celle que j’avais entendue, puis jouée, au Cameroun,…autant dans le chant que dans la guitare. Finalement je suis arrivé au Blues de manière presque naturelle, sans effort,…mais je peux te dire que j’en fais des efforts pour répéter tous mes titres et pour jouer un Blues qui donne du plaisir aux spectateurs ! (rires) Hé oui, je travaille,….et je travaille encore, et encore. Ce n’est pas parce que j’ai eu des facilités au départ que cela me dispense de travailler… ! (rires)

BM : Tout comme tu as beaucoup travaillé pour pouvoir chanter en français,…et en anglais.
JS :
Oui, parce que le Cameroun est une ancienne colonie allemande. Mes grands-parents parlaient allemand. Ce n’est qu’après la première guerre que le pays a été transféré à la France et à l’Angleterre. Le français, j’ai commencé à l’apprendre et à le parler en allant à l’école. C’est là que nous, enfants africains, nous avons découvert toute cette civilisation occidentale, et européenne surtout. Ironie de l’Histoire, c’est un curé allemand qui a su m’inculquer l’amour de la langue française.

BM : Pourquoi et comment as-tu été attiré par Georges Brassens ? Il n’avait rien d’un bluesman blanc, Brassens.
JS :
Tu vois, le Blues a indiscutablement une forte essence africaine, et tous les chanteurs et joueurs de Blues s’y replongent, à un moment ou à un autre. Mais le Blues c’est aussi tout ce que d’autres musiques ont apporté comme contribution à ces racines, tous ces suppléments d’âmes qui font que le Blues est ce qu’il est : un mélange fusionnel qui touche au cœur, à l’âme. Pourquoi Brassens ? Parce que Brassens, avec son humour à lui, ses mots finement choisis et ses ritournelles si simples sait toucher à l’âme, lui aussi. Même si ce n’est pas un bluesman. Et comme j’étais amoureux fou de la langue française j’étais également subjugué par cette manière si subtile et si délicieuse dont Brassens savait jouer avec ces mots qui paraissent pourtant si simples. C’est pour cela que j’ai voulu faire ce disque hommage à Georges Brassens. ….mais je l’ai fait avec un profond respect pour Brassens. D’ailleurs Marcel Zanini, avec qui j’ai joué et qui a entendu le disque, m’a dit, la larme à l’œil, que Georges Brassens aurait adoré mon album,….surtout avec ce titre.

BM : Et l’humour dans tout ça ? Tu penses que l’on peut avoir de l’humour et être un bluesman,…et noir… ?
JS :
(rires) Justement,…justement. Pourquoi les chanteurs de Blues devraient-ils faire la gueule et être tristes ? Ils ont les mêmes droits au bonheur et au plaisir que tous. Voire même plus que les autres… ! (rires)

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