C’était un Vendredi 13 Septembre 2019
Saint-Clément-de-Rivière.
Salle Frédéric Bazille.
Un hommage par quatre musiciens montpelliérains, de grand talent, réunis pour une création originale, donnée en première à Saint-Clément-de-Rivière. Ils ont interprété les plus grandes œuvres d’Aznavour, disparu il y a juste un an.
« …. un vibrant hommage qui a fait s’émouvoir toute l’assistance » écrit Richard Zorgniotti dans le Midi Libre du 16/09/2019
Et nous en paraphrasant, une once, de dire, que « deux tziganes sans répit, ont gratté leur guitare en ranimant du fond des nuits, toute la mémoire, sans savoir que roule en nous un flot de détresse. Ils ont fait renaître sous leurs doigts, la folle jeunesse. Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz. »
Les « deux guitares » sont Pierre Bernon d’Ambrosio et Philippe Lafon, virtuoses aux doigts d’experts. Benoît Marot les accompagne à la contrebasse.
Les trois entourent de notes et de regards tendres, la chanteuse Carollina Chaves-Ribeiro, à la voix chaude et à la charmante pointe d’accent, venu, comme son nom le dit, des rives de l’Amazone. C’est justement de Manaus qu’est venu Rosivaldo Cordero pour l’accompagner à la mandoline pour quelques morceaux. Il était de passage en Occitanie pour jouer dans des concerts programmés par les Internationales de la Guitare.
Ces musiciens sont bien connus, pour leur appartenance à divers groupes régionaux de musique, mais au large rayonnement national et au-delà. Pierre Bernon et Benoît Marot sont des piliers du groupe «Swing’Hommes», qui connait un succès sans faille depuis six saisons au festival d’Avignon, pour ses interprétations de Bach, Beethoven, Mozart et de Django Reinhardt. Philippe Lafon accompagne Bruno Granier, petit neveu de Brassens, dans les « Amis de Brassens » et joue avec les « Django Dingos ». Pierre Bernon est l’un des musiciens de Djamel Djenidi, dans des versions de Brassens en style arabo-andalou. Il a aussi accompagné Cesaria Evora en style « morma du Cap vert », et joué dans des casas de fado à Lisbonne.
Djamel Djenidi a, comme Rosivaldo, eu la gentillesse de rejoindre le quatuor pour deux morceaux et un final flamboyant.
D’aucun « des reboussiers » se sont interrogés sur ce choix de programmation d’Aznavour. Il était longtemps, à ses débuts, méprisé par la presse et une bonne partie de la profession. Par la suite il fut autant l’objet de critiques pour certaines prises de position, ou quelques problèmes d’un autre ordre, que salué pour ses engagements, notamment pour l’Arménie.
Pourtant la presse étrangère l’avait qualifié de « chanteur de variété le plus important du XXe siècle (Times, 1988) ». Avec ses 1400 chansons dans sept langues différentes, ses spectacles donnés dans 94 pays et plus de 100 millions de disques vendus dans le monde entier, il est sans doute le chanteur français le plus connu dans le monde
Ce fils d’Arménien, qui avait autant de talent que de volonté, nous laisse une œuvre considérable. Aznavour, écrivait Télérama, était plus qu’un artiste : mélomane et éternel exilé, il était un symbole, le représentant d’une chanson qui porte fièrement son verbe, et l’incarnation d’une France ouverte, en mouvement perpétuel.
Certains soulignent à quel point la grandeur d’un chanteur se mesure à la quantité de petites histoires qu’il sème dans les vies de ses auditeurs. Chacun a son histoire avec Aznavour, par ses œuvres, par sa vie ou ses origines. Qui n’a pas sa chanson préférée d’Aznavour d’ Emmenez-moi, à La Bohème, en passant par Je m’voyais déjà, Les comédiens, La mama…et qui n’a pas son Trousse Chemise dans un coin de mémoire.
Le journaliste du Midi Libre a par ailleurs et à juste titre évoqué la première partie du spectacle qui a permis de découvrir Damien Larivière, de Saint-Clément-de-Rivière, qui chante, avec Thierry Gautier au piano, ses compositions, très peronnelles toutes en poésie, sourires et d’optimisme. Mais aussi d’humour dans son « Saint-Clément » sur l’air de à Ménilmontant, chanté par Yves Montand.
Ils en parlent
Pierre BERNON D’AMBROSIO, c’est un parcours atypique, médaille d’or de Conservatoire en guitare classique, multi-instrumentiste, passionné de musiques populaires, de chanson française et de voyages. Ces passions le mèneront tantôt jouer dans des rodas au Brésil, des milongas en Argentine, des casas de fados au Portugal, tantôt partager la scène avec des musiciens d’Aretha Franklin à Detroit ou le guitariste de Cesaria Evora au Cap Vert. Aujourd’hui, Pierre participe à de nombreuses formations aussi diverses que de la musique classique, de l’humour musical ou de la musique chaâbi algérienne. Après 5 saisons de succès au festival d’Avignon au sein de la Cie Swing’Hommes et l’enregistrement de 7 albums avec ses différents projets, il continue de parcourir la France pour de nombreux concerts.
Philippe Lafon est ancien guitariste du groupe Rock montpelliérain « Les idées » qui a donné plus de 600 concerts à travers le monde. Il a joué avec la chanteuse américaine Billie Lee Hart, les chanteurs « saint Rémy », Valentine Spoeb, Emmanuel Pi Djob.
Avec le trio « Les amis de Georges » formé par Bruno Granier, petit cousin de Georges Brassens, il a donné plus de 200 concerts.
Il joue également dans le groupe de jazz manouche Swing Django Django.
https://www.philippelafon.com/biography
Carollina Chaves Ribeiro, chanteuse et percussionniste brésilienne. Sa musicalité vient avant tout de son expérience au sein de projets de musique populaire (rodas de samba, de coco, de maracatu, fanfares, chorales etc.). A Montpellier, elle suit actuellement le cycle professionnel du Jam (école de jazz de Montpellier) et participe à divers projets de musique du monde.
https://www.facebook.com/carollinar
Benoît Marot
Formé au piano classique dès l’âge de 6 ans, Benoît, un Saintgillois, maîtrise un nombre d’instruments de musique qui n’a d’égal que les prestigieuses formations avec lesquelles il a joué. Spécialiste des fréquences graves, il écume depuis les scènes du sud de la France depuis plus de 10 ans. Benoît Marot, est le bassiste de la compagnie Swing’hommes, bien connue en particulier à saint-Gély-du-Fesc. La compagnie a créé Beethoven, ce manouche, à l’occasion du festival d’Avignon Off 2009. Le spectacle s’y est ensuite joué à guichets fermés en 2011, 2012 et en 2013, année où il se verra décerner, par Avignon le Off, le prix du public, catégorie spectacle musical. Plus de 200 représentations en ont été données en France et à l’étranger. Après Beethoven, les trois musiciens de la Compagnie Swing’hommes, Jérémy Bourges au piano, Pierre Bernon à la guitare et Benoît Marot à la contrebasse ont revisité Mozart et puis Bach ( Satané Mozart et Djobi-Djobach). La force de Swing’Hommes est de créer des spectacles qui sensibilisent, par le biais de la comédie et de l’humour, aux mélanges musicaux et aux répertoires plus difficiles d’accès.
Damien Larivière
Yves Duteil: « Une poésie musicale où je trouve ce que j’aime, un pétale de Trenet, un pistil de Salvador, un pollen de Jazz, un bourgeon de Bossa, un parfum d’harmonies, un peu de Prévert et ce piano qui arpège ses images… Rien que du beau ».
Nos enchanteurs – Michel KEMPER : « C’est une chanson enjouée, aux notes légères, souvent jazzies. Avec parfois des intonations à la Michel Legrand : ça nous change de l’uniformisation en cours d’une chanson qui se met au garde à vous du dictat radiophonique. C’est ça qui est plaisant : Larivière fait une chanson qui ne soucie guère du qu’en dira-t-on. Son art coule de source, sans jamais sécher, se tarir. Avec la malice, souvent, d’un double discours ».
Thierry GAUTIER, quant à lui, pianiste/ compositeur,/arrangeur/auteur, abandonne le temps du spectacle avec Damien, ses enseignements au JAM, son trio et son quartet de Jazz (où notamment il revisite Stevie Wonder, Michel Legrand, Claude Nougaro, les Beatles…) ainsi que sa participation à des ensembles de Salsa et de Funk…