Contenu de la conférence
La qualité d’un grand compositeur musical jusque-là assez insoupçonné et enfin débusqué : Georges Brassens !
C’est par cette pointe d’humour que le conférencier, Yves Richard, pianiste de jazz,avait annoncé sa conférence. Auteur-compositeur-interprète, Brassens gagne à être analysé aussi sur le plan musical. A l’aide d’illustrations musicales jouées en direct au piano, reconnus dès les premières notes par les brassensophiles avertis dans la salle, le conférencier va le démontrer.
Joël Favreau, guitariste accompagnateur de Brassens (mais aussi de Le Forestier, de Moustaki et d’Higelin) pendant plus de 10 ans n’écrivit-t-il pas : « ….les musiques de Georges sont d’une telle richesse qu’elles offrent aux musiciens un terrain de jeux extraordinaire. Chacun peut y apporter son propre éclairage, selon son inspiration et son talent » ?
Essayons de résumer la conférence sur L’art musical de George Brassens en nous appuyant sur le texte de la conférence d’Yves Richard.
Le conférencier débute en jouant l’air de C’est dans un char à bœuf et en commentant : « cette Marche nuptiale ne dirait point une cantate de Bach ?
Brassens aurait pu faire comme Nougaro, écrire des textes et les interpréter. Mais il décida d’en écrire aussi la musique. La rumeur dit que Brassens serait un compositeur musical de second ordre. Trois raisons à cela: un ton de voix jugé assez monocorde, une orchestration réduite, et sa propre affirmation qu’il convient à un poète écrivain de chansons comme lui, de donner un rôle de simple accompagnement à la musique qui doit passer en second plan pour juste soutenir le texte.
Chanteur ? Il est vrai que Brassens n’a pas une voix, comme celle de Brel ou de Nougaro par exemple. D’ailleurs à ses débuts, il cherchait à placer ses chansons auprès de chanteurs. Il fit quelques années de cabaret sans rencontrer le succès. Ce n’est qu’à son audition à 31 ans le 24/1/1952 auprès de Patachou, qu’il est poussé sur scène par elle en première partie et c’est un succès : « Patachou a trouvé un poète », titre un journal. Cependant, on aurait tort de considérer Brassens comme un mauvais chanteur. Boris Vian avait remarqué son phrasé et sa façon de décaler, comme dans le jazz. Soulignons également la facilité que Brassens a de changer d’octave et de moduler comme dans 95 fois sur cent. Pas si facile à chanter !
Orchestration Avant 1952, dans les cabarets, Brassens passait en s’accompagnant à la guitare sèche sur les conseils d’un ami. Il avait mis au point sa pompe : tcha poum tcha poum. Il connaissait par cœur de très nombreux accords. Il chantait sans regarder sa guitare. En 1952 Patachou lui prêta son bassiste : Pierre Nicolas. Son orchestration se réduit à cordes vocales + guitare + contrebasse. Plus tard, il adjoint un guitariste solo qui jouait en contre chant.
Dans sa jeunesse, Brassens compose des chansons à Sète à partir de l’âge de 16 ans. Il joue de la mandoline. On est alors en 1937. Il joue aussi de la batterie dans un orchestre de jazz. Il se met au piano quand il habite à Paris à partir de 1939. C’est commode pour composer des airs et trouver les accords qui vont avec. Si pendant sa scolarité son professeur de français lui donne des cours de versification, par contre Brassens est totalement autodidacte en musique. Quand il se fait connaître de Patachou à l’âge de 31 ans en 1952, il a déjà écrit 82 chansons, paroles et musique, déposées à la Sacem. Le conférencier en estime la qualité est moindre que celles de ses futurs disques. Cela ressemble à du Trenet.
Les chansons