Avec la présence exceptionnelle de Joel Favreau, cet éternel jeune homme qui fût durant plus de dix ans la seconde guitare de Brassens, la programmation était franchement réussie. C’est bien sur le quai de la gare St-Roch de Montpellier que Joel Favreau nous a livré cette belle conclusion, au lendemain de son concert de clôture; « Voilà, je vous ai fait Brassens canal historique » !
Comme les soirs précédents, la salle (Georges Brassens…) était trop petite pour accueillir un public venu nombreux, et conquis par cet éternel jeune homme qui nous a offert également quelques-unes de ses compositions, une belle Supplique, et a merveilleusement joué avec son complice Rodrigue Fernandes, que l’on pourrait peut-être revoir prochainement du côté du clapas…
Joel Favreau, guitariste légendaire qui a accompagné Brassens, était le grand invité du concert de clôture du festival 2019. Il interprète ses chansons d’une voix chaude et bien timbrée, avec une articulation exemplaire. Rodrigue Fernandes l’accompagne à l’accordéon.
Joel Favreau commença son récital par Trompe la mort, dont les premiers vers, pointe d’humour oblige, font référence à sa chevelure mais aussi à celle du ……public « Avec cette neige à foison/Qui coiffe, coiffe ma toison,/On peut me croire à vue de nez/Blanchi sous le harnais.. ». Rassurons Joel, « c’est pas demain la veille, bon Dieu » qu’on arrêtera de chanter les chansons de Georges. A croire les 400 gamins qui ont ouvert le festival par un « Parapluie » de toute beauté, la petite de 6 ans qui a chanté « l’Auvergnant », ou encore l’émouvant « Papa,Maman » des enfants de la chorale de Sète. Et puis il y eut-le soir même- Manuel Hernandez, un des élèves de Joel Favreau, réunir ces deux-là pour le concert de clôture du festival 2019 est comme le maintien de la petite flamme.
Aux chansons de Georges, Joel mêla ses propres compositions, notamment la très jolie Les cadenas d’amour (inspirée par Le vent qu’on croise par hasard sur le pont des arts), et celles enregistrées sur son dernier album « Neuf ».
« Peut-on encore surprendre en reprenant du Brassens ? » Oui prouve Joel Favreau la deuxième guitare à l’ombre du manche du maître, pendant plus de dix années. La guitare alerte et l’accordéon de Rodrigue Fernandes, qui lui répond, rendent ensemble justice à une musicalité que les po-pom po-pom d’origine réduisaient au minimalisme. « Sans les cordes nylon de la guitare de Joël, dit Le Forestier, les ritournelles, les fioritures, les réponses, les contrechants, les nuances… de nombreux titres de Brassens souffriraient d’un manque. »
Joel Favreau n’avait jamais pu enregistrer avec Georges Brassens « La supplique pour être enterré sur la plage de Sète » Lors du concert, il accompagne, en « live » à la guitare, une séquence enregistrée de « la supplique » par Georges Brassens et Pierre Nicolas. Joel Favreau avait réalisé cette prouesse en août 2011 sur le Cadre Royal de Sète. Ceux qui en étaient se souviennent du frisson qui avait les 3000 personnes massées sur les quais, dans un silence de cathédrale, alors que les fêtes de la Saint-Louis battaient leur plein.